Bon anniversaire mai 68 avec le coin de La Médiathèque de mai 2018

14 Mai

 

Mai 68 – mai 2018 !  50 ans ont passé mais les slogans fleurent toujours bon le printemps et la liberté ! Souvenez-vous :  Sous les pavés, la plage ; Je décrète l’état de bonheur permanent ; Fais attention à tes oreilles, elles ont des murs ; Enragez-vous ! Profitant des beaux jours du mois de mai, le coin de La Médiathèque vous emmène faire un petit tour de nostalgie sur les barricades avec des fictions, des documentaires et un livre pour les plus jeunes !

Le déjeuner des barricades de Pauline Dreyfuss (catalogue de La Médiathèque-nouvelle fenêtre) Le déjeuner des barricades (nouvelle fenêtre) de Pauline Dreyfuss. Éditions Grasset & Fasquelle

Au loin résonne l’écho des barricades de mai 68  et dans un lieu hors du temps, étouffant, improbable, vont se télescoper les rencontres les plus  inattendues : la richissime veuve, le petit personnel, le directeur démis de ses fonctions, un jeune auteur aujourd’hui illustre, le gratin mondain de la littérature,  le notable de province, la survivante des camps… Et l’on s’attache.

Dans ce roman qui se lit facilement, on retrouve l’atmosphère feutrée des palaces. Mais sous cette fluidité de lecture, se cachent des recherches poussées qui s’intègrent avec naturel à l’intrigue, si bien qu’elles passent inaperçues pour le lecteur, tout en apportant une vraie richesse au roman. Les anecdotes croustillantes sont nombreuses  et les aller-retour entre les différents grands moments de l’histoire de France multiples.

Ce texte peut se lire d’une seule traite sans se poser plus de questions et passer un bon moment. On pourra aussi  s’amuser à y  retrouver des références  musicales comme Paris s’éveille  de Dutronc, littéraires comme J’ai trop  longtemps cru aux vacances  d’ Éric Ollivier, Un diamant gros comme le Ritz de Fitzgerald et La place de l’étoile de Modiano, ou encore picturales avec le tableau Le déjeuner sur l’herbe de Renoir.

La France de 1968 de Jean-Louis Marzorati (catalogue de La Médiathèque-nouvelle fenêtre) La France en 1968 (nouvelle fenêtre) de Jean-Louis Marzorati. Éditions Hoëbeke

Au premier jour de 1968, la France est à l’apogée des « Trente Glorieuses « . Sa croissance spectaculaire et continue depuis 1959 la place parmi les grands pays industrialisés du monde. Pourtant, la société étouffe, la révolte gronde. 1968 est une année charnière : les femmes veulent être émancipées et se revendiquent du féminisme, les jeunes aspirent à des choix de vie différents de ceux de leurs aînés et de nombreux artistes et intellectuels s’arrêtent de produire, s’engageant dans la vie politique et l’acte militant. La France connaît alors une vague de contestation comme nulle autre : 9 millions de personnes, tous âges, milieux sociaux et professions confondus, se mettent  en grève… Publié bien en amont de tous les livres qui vont célébrer les quarante ans de Mai 68, La France de 1968 – illustré par une centaine de photos extraites des archives de l’Agence France-Presse et expliqué par les textes de Serge July et de Jean-Louis Marzorati – fait revivre non seulement ces fameuses journées qui devaient laisser une empreinte profonde et durable sur la société française, mais plus encore la société française de l’époque. Par-delà les barricades et le Quartier Latin, l’ouvrage est le portrait d’un pays en pleine mutation, dans ses villes et ses campagnes, dans son industrie et sa culture. Serge July analyse dans son avant-propos les enjeux, les causes et les conséquences de Mai 68, et Jean-Louis Marzorati  fournit des légendes très documentées des différentes photos d’époque de l’AFP. Un ouvrage indispensable pour comprendre les ressorts de cet évènement historique, loin de toute caricature…

La véritable histoire de Marianne qui vécut la grève de mai 1968 de Pascale Bouchié (catalogue de La Médiathèque-nouvelle fenêtre) La véritable histoire de Marianne qui vécut la grève de mai 1968 (nouvelle fenêtre) de Pascale Bouchié. Éditions Bayard

La véritable histoire de Marianne se passe à Paris il y a cinquante ans, en mai 1968. Les évènements parisiens se déroulent sous les yeux de Marianne, une fillette de CM2. Sa rencontre avec Patrick, un lycéen de terminale blessé dans les émeutes lui offre l’occasion de découvrir les dessous de ces évènements : de la fabrication des affiches de protestation des étudiants à l’école des Beaux-Arts, à leur diffusion. Chaque titre de chapitre reprend une maxime ou un slogan qui tapissait alors les murs des rues de la Capitale et qui ont fait de Mai 1968 un mouvement étudiant libertaire et surréaliste : « sous les pavés, la plage », « il est interdit d’interdire »…

Des documents informatifs accompagnés de photographies d’archives légendées ponctuent les aventures de Marianne et apportent un éclairage sur la période.

Le récit et les pages documentaires font de La véritable histoire de Marianne, qui vécut la grève de mai 1968, un ouvrage tout à fait accessible pour les enfants dès 8 ans et donneront  l’occasion d’échanger avec eux sur cet épisode qui a joué un rôle déterminant dans l’évolution de la société.

mourir a 30 ans de Romain Goupil (catalogue de La Médiathèque - nouvelle fenêtre) Mourir à 30 ans (nouvelle fenêtre) de Romain Goupil

Mourir à 30 ans est un film documentaire de Romain Goupil, Caméra d’Or au Festival de Cannes en 1982, et César du meilleur Premier film.

Le film débute avec la mort en 1978 de Michel Recanati, compagnon de route des années lycée du réalisateur. Pourquoi en est t-il arrivé là ? Retour en arrière : nous sommes au milieu des années 60, Romain Goupil a 14 ans, il est passionné de cinéma, et filme tout, surtout sa bande de copains et ses vacances, avant de faire une rencontre capitale, celle de Michel Recanati en 1965 et de se détourner pour s’engager au sein des Comités d’actions lycéens. 1968, on retrouve Romain Goupil dans des réunions politiques au bistrot, dans des assemblées générales, dans des manifs. Sous la forme d’un journal filmé (avec en voix off Romain Goupil) composé d’images d’archives et de témoignages d’anciens militants en 1981, le réalisateur revient sur son passé et s’interroge sur son engagement politique et ses désillusions.

Le film d’une génération qui voulait tout envoyer promener.

Merci à Céline L., Nathalie F. et Nadia C. pour la rédaction de cet article !

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