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Vacances à l’horizon… L’occasion de faire la liste des livres que l’on emportera ou que l’on téléchargera pour cet été

28 Juin

La période estivale débute et pour certains, les vacances se profilent. Après avoir répondu à l’épineuse question : où partir cet été, il sera grand temps de penser aux lectures estivales. Même si le confinement a eu le mérite de nous accorder du temps pour rattraper notre retard niveau lecture, les pépites littéraires ne manquent pas pour occuper les journées de farniente. Quelques conseils peuvent se révéler utiles face à l’immensité de l’offre éditoriale. Dans cette liste, certains sont à emprunter dans votre Médiathèque préférée, d’autres à télécharger, vérifiez-bien sous quelle forme vous pouvez y accéder avant de plonger dans ces belles lectures de l’été 2020 !

Si vous avez soif de souffle épique : avec Cartographie des Indes Boréales (nouvelle fenêtre) Olivier Truc vous offre aventures, espionnage mais aussi histoire et géographie.

Vous trouverez du suspense à revendre dans Les oubliés de Londres (nouvelle fenêtre) d’Eva Dolan ;  c’est un huis-clos captivant qui dresse le  portrait de deux protagonistes sur fond de lutte sociale.

Dans La soustraction des possibles (nouvelle fenêtre), Joseph Incardona nous entraîne de la Suisse au Mexique en passant par la Corse  : c’est une fresque ambitieuse aussi subtile qu’implacable.

Le suspect (nouvelle fenêtre) de Fiona Barton est un récit distrayant et efficace. C’est un polar qui a une multitude de rebondissements et quand on croit tenir une piste, un autre élément arrive et celui-ci ébranle toutes nos certitudes…

Si vous aimez les régions désolées, lisez Grossir le ciel (nouvelle fenêtre) de Franck Bouysse  : la campagne vide s’y peuple de mystères menacants, et le lecteur est tenu en haleine jusqu’au dénouement.

Les histoires d’amour vous fascinent  ?  Lisez Ça raconte Sarah (nouvelle fenêtre) de Pauline Delabroy-Allard  :  un premier roman au style nerveux et hypnotique qui nous offre une dévorante « définition de la passion ».

L’America (nouvelle fenêtre) de Michel Moutot est un grand roman d’aventure picaresque doublé d’une histoire sentimentale. Il nous transporte entre l’Italie et les États-unis. Roman Historique enlevé, très bien documenté, il vous garanti un excellent moment de lecture.

Une femme en contre-jour  (nouvelle fenêtre) de Gaëlle Josse brosse le portrait plein de délicatesse et de pudeur de Vivian Maier, reconnue après sa mort comme l’une des plus grande photographe du XXe siècle.

Pour les amateurs de grands espaces, Sauvage (nouvelle fenêtre) de Jamey Bradbury est un  genre de thriller psychologique à l’écriture dense et riche qui sonde au plus près les émotions du personnage principal, Tracy. On est viscéralement avec elle dans les paysages grandioses de l’Alaska.

Les 8 montagnes (nouvelle fenêtre) de Paolo Cagnetti raconte une magnifique aventure de sommets ainsi qu’une histoire d’amitié et de solitude, qui rayonnent sur toutes les misères de la vie. Très belle communion avec la nature et un beau personnage intègre et pur en Bruno.

Une belle histoire d’amitié lie aussi les trois personnages de Nos ésperances (nouvelle fenêtre). Dans ce dernier opus, Anna Hope analyse finement  les contextes familiaux et leurs contraintes. Cela se passe de nos jours, et comme dans La salle de bal, il est aussi  question de féminisme et maternité.

Voici des histoires de famille pour Les cœurs imparfaits (nouvelle fenêtre) de Gaëlle Pingault  : un trio se rencontre à un tournant de leur vie respective. Au fil des pages, ces personnages profondément humains dans leurs forces et leurs faiblesses offrent de doux moments en accordant leur attention aux autres.

Après Les déracinés (nouvelle fenêtre)  voici L’Américaine ( nouvelle fenêtre) de Catherine Bardon :  l’auteur nous emporte dans une saga familiale qui va être complétée sous peu par Et la vie reprend son cours. Avec l’américaine, l’auteur poursuit sa formidable fresque romanesque en nous transmettant sa passion pour la République dominicaine.

La femme révélée (nouvelle fenêtre) de Gaëlle Nohant relate une histoire prenante d’émancipation féminine entre Chicago et Paris dans les années 70. C’est aussi une très belle histoire de respect de ses convictions et de transmission.

Vous souhaitez des livres dont émanent une certaine légéreté  ? Dans  Face au vent  (nouvelle fenêtre)deJim Lynch la famille Johannssen partage la passion de la voile, de l’humour est distillé tout au long du livre.

Pactum Salis (nouvelle fenêtre) d’ Olivier Bourdeault offre un charme surprenant, poétique parfois, et un humour au vitriol pour la rencontres de ses personnages.

Peut-être aimerez-vous  frissonner avec le dernier Stephen King l’institut (nouvelle fenêtre)  ? Des enfants seuls, dotés de curieux pouvoirs psychiques, sont en son cœur… Un récit angoissant comme l’auteur sait si bien les écrire.

Ou vous émouvoir avec La plus précieuses des marchandises – un conte (nouvelle fenêtre) de Jean-Claude Grumberg  : bref et percutant, il livre un condensé de toutes les atrocités, l’inhumanité et la folie dont les hommes ont été capables avec beauté et poésie (grâce à la force du conte).

Si vous aimez les romans d’initiation, lisez Trois concerts (nouvelle fenêtre) de Lola Gruber où le mystère de l’émotion et de la musique se mêlent. De plus, l’originalité du récit et de l »écriture font vivre la musique de  l’intérieur. c’est une réussite.

Sylvie Z.

A la rencontre de Colette Fellous : l’exil d’hier et aujourd’hui

9 Mar

Le 28 février 2020, les lycéens de seconde du lycée Léonard de Vinci ont rencontré l’auteur Colette Fellous. Son œuvre traite principalement de l’exil, de la nostalgie associée : elle y interroge non seulement sa propre histoire, mais aussi l’histoire de la colonisation en Tunisie ou les événements de mai 68. Elle y entremêle histoires personnelles et histoires collectives mises en scène, mais elle parle aussi de ce que ses racines juives originaires d’Italie, et plus loin d’Espagne et du Portugal, ont apporté de confusion dans l’identité de sa famille, quand elles se sont ajoutées à la culture française.

Les œuvres de Colette Fellous à La Médiathèque

Aujourd’hui (nouvelle fenêtre) revient sur son enfance et son adolescence en Tunisie, du temps ou communauté juive et arabe vivaient ensemble, du moins jusqu’au 5 juin 1967, jour d’émeute, qui marque une rupture importante dans sa vie. Elle a 17 ans et s’apprête à passer son bac. Elle se souvient et convoque le passé, le mélangeant à sa vie, la vie actuelle et à « là-bas », dans sa famille, avec ses parents, son frère aîné, la chaleur, les bruits, les couleurs… Puis, après Paris pour les études, l’arrivée des parents, décalés dans ce nouveau pays est une nouvelle étape.

Pour Dalida (nouvelle fenêtre)  : plus qu’une simple biographie, ce livre rend hommage à la mère de l’auteur à travers la passion que cette dernière avait pour la chanteuse Dalida, qui a bercé l’enfance et a accompagné la narratrice tout au long de sa vie.

Camille Claudel (nouvelle fenêtre) : ce livre est découpé en petits chapitres où l’auteur donne l’impression d’avoir voyagé dans le temps et d’avoir pu rencontrer la célèbre sculptrice à la vie tourmentée. Elle ne lui parle pas. Elle l’observe, tantôt en la fixant dans les yeux, tantôt de loin, à travers une fenêtre, sur un banc de jardin, cachée derrière un arbre penché, perdue dans la foule.

Pièces détachées (nouvelle fenêtre)  : l’annonce de la mort brutale d’Alain, un ami proche, fait resurgir en écho celle du père de l’écrivaine. Elle explore alors des temps et des lieux en superposant passé et présent, Tunisie natale et Normandie, visages et musique, pour dire son attachement au monde et aux êtres qui lui sont chers.

Un amour de frère (nouvelle fenêtre) : Colette Fellous assiste en Tunisie au réveil de la population qui aspire goulûment, jour après jour, l’oxygène de la liberté. Est-ce cela ou est-ce d’avoir échappé de peu à un accident sur la voie de chemin de fer où s’était accrochée sa sandale alors que le train arrivait, tout un flot de souvenirs remonte à la surface… Elle se souvient de son enfance, de l’attention des siens tournée vers Georgy, le frère diabétique, de son adolescence forgée dans l’attente de plus en plus vive de rejoindre la métropole et ce frère chéri.

Kyoto Song (nouvelle fenêtre) : Dans ce livre, Lisa 10 ans, sert de médium à Colette Fellous pour parcourir la cité japonaise et fait remonter ses souvenirs. Ce livre est à mi chemin entre une sorte de carte semi-imaginaire qu’elle ponctue de photographies et d’un recueil d’images traversées par les lieux de sa vie et la Tunisie de son enfance.

L’exil et la nostalgie du déracinement à travers d’autres romans

Comme Colette Fellous, de nombreux écrivains ont abordé la question de l’exil, du départ, de la découverte plus ou moins facile du pays d’adoption : tous ont chacun à leur manière décrit la mélancolie du pays perdu. Voici quelques titres classés par grands.

L’exil 

L’exil à cause de la guerre 

L’exil intérieur, la recherche du sens de la vie 

L’exil vers les États-Unis

Les migrants 

L’expatriation 

Et en bandes dessinées

Pour approfondir les sujets relatifs à ces différentes œuvres, vous pouvez retrouver cette vidéo de TV5 Monde : Littérature: La mémoire, la nostalgie, l’identité.. .l’exil en question :

Et compléter avec les actes de cette série de colloques sur l’exil qui ont eu lieu entre 2001 et 2008 à l’Université de Montréal, de Laval, ainsi qu’à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (nouvelle fenêtre)

Photo d’en tête de l’article  : Colette Fellous par NancyKayErickson — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22728814

Histoires de famille (3ème partie)

25 Mai

Après les incontournables (Histoires de famille- 1ère partie) et les contemporains (Histoires de famille – 2ème partie), j’ai gardé pour la fin ces romans que j’ai particulièrement appréciés, tout d’abord ceux de Dermot Bolger avec deux thématiques fortes autour de la cellule familiale.

Toute la famille sur la jetée du paradis (nouvelle fenêtre) de Dermot Bolger. Roman- fleuve envoûtant où nous suivons les cinq enfants de la famille Goold Verschoyle de 1915 à 1945 au travers de l’enfer de l’Histoire. Particulièrement celle de l’Irlande dont l’auteur est natif. Tiré d’une histoire vraie, c’est un récit passionnant. Il s’en dégage une grande force.

Une seconde vie (nouvelle fenêtre) de Dermot Bolger. C’est un livre profond et intelligent qui offre une réflexion ouverte sur l’incidence de l’abandon sur le psychisme dans une Irlande sombre et violente.

Voici aussi deux premiers romans particulièrement remarquables qui traitent de thèmes très durs avec beaucoup de finesse. De jeunes auteurs dont il faudra à mon avis suivre le parcours.

My absolute Darling (nouvelle fenêtre) de Gabriel Tallent. Ce livre retrace le cheminement de Julia alias Turtle,14 ans, orpheline de mère, qui grandit avec Martin son père, nihiliste à tendance survivaliste violent et abusif. Elle évolue dans cet univers étroit et glauque, dans une maison isolée du nord de la Californie. C’est un roman ambitieux  dont le style tout en finesse et délicatesse, permet de supporter des scènes glaçantes, et le roman se nourrit de l’ambiguïté et des contradictions des personnages.

Idaho (nouvelle fenêtre) d’Emily Ruskovitch (nouvelle fenêtre).  Ce texte restitue la vie de la famille Mitchell, constituée de Wade, Jenny, May et June vivant dans une nature somptueuse. Ils ont une vie solitaire et rude, ordinaire et sauvage, avant que le drame n’arrive. Bouleversant par son thème – l’histoire d’un infanticide restituée par la voix d’Ann, la deuxième femme de Wade – et troublant par sa construction, tout en ellipses et en mystère.

Et pour finir un fraichement arrivé : Le pont d’argile (nouvelle fenêtre) de Markus Suzak. Un grand roman sur le lien qui unit père et fils, une saga familiale bouleversante.

Histoires de famille (2ème partie)

15 Mai

Après Histoires de familles (1ère partie)  consacré aux incontournables, voici les romans contemporains. Spécialement nourris par les récents travaux de psychologie et de généalogie, ils explorent l’intimité familiale, le rapport entre le passé et le présent, la fiction et la réalité, l’identité singulière et l’image de soi,  immense laboratoire qui donne à lire d’autres lignes de partage.

  • Le soleil des Scorta (nouvelle fenêtre) de Laurent Gaudé ou la chronique d’une famille de 1870 à nos jours, avec un nom pour grandir, s’implanter, se nourrir, se tenir, défier le destin, narguer le temps. Une grande fresque historique portée par une imagination qui semble avoir atteint son apogée, inondée de fraîcheur et poussée par la musicalité d’un style irréprochable, une fresque vivante et volcanique.
  • Une chanson douce (nouvelle fenêtre) de Leila Slimani. Dans un huis-clos familial asphyxiant, on y voit un couple jongler entre les contraintes liées aux doubles vies des jeunes parents, tiraillés entre la réussite professionnelle et les exigences de la vie familiale. Quand Louise, la nounou entre en scène, elle apprivoise tout ce petit monde et devient un rouage essentiel à leur vie. C’est un livre efficace et sans concession qui s’inscrit complètement dans la réalité contemporaine.
  • Où on va papa ? (nouvelle fenêtre) de Jean-Louis Fournier. L’auteur aborde l’honnêteté et le quotidien devant le handicap. Ce court récit, entre  humour noir décompresseur et une flagellation expiatoire, démystifie la condition d’handicapé. Le style est un peu trash mais poignant, simple dans la forme comme dans le contenu, il donne à réfléchir en développant le propos habituel, mais toujours utile, sur la norme et son cortège d’absurdités.
  • Ensemble c’est tout (nouvelle fenêtre) d’Anna Gavalda. Ce livre traite de sujets fréquents : famille, amitié, solidarité, sentiments et amour qu’on refuse d’admettre. Le récit est parfaitement mené, on ne s’ennuie pas une minute. Avec quatre personnages principaux attachants c’est un hymne à la quête du bonheur, parsemé d’obstacles psychologiques et physiques, surgissant parfois d’une enfance brisée.

  • Un secret (nouvelle fenêtre) de Philippe Grimbert. Simon, enfant unique, s’invente un grand frère. À l’adolescence, Louise, la voisine, lui apprendra qu’il a eu un demi-frère, Simon, mort pendant la guerre. Elle lui révélera peu à peu le secret de sa famille, qui a pris naissance pendant l’occupation 1940-1945, et lui parlera des vies bouleversées par ce traumatisme… Une histoire poignante toute en délicatesse.
  • Ce que je sais de Vera Candida (nouvelle fenêtre) de Véronique Ovaldé. Rose, Violette et Vera vont toutes trois avoir une fille sans pouvoir révéler le nom du père. Ce livre possède un ton d’une vitalité inouïe, un rythme proprement effréné et une écriture enchantée. C’est ce qu’il fallait pour donner à cette fable la portée d’une histoire universelle : l’histoire des femmes avec leurs hommes, des femmes avec leurs enfants, une bataille pour se débrouiller à élever leur progéniture.
    Ou Déloger l’animal (nouvelle fenêtre)  de Veronique Ovaldé. C’est dans un univers étrange qu’évoluent Rose ( que l’on retrouve)- dont l’auteur trace un magnifique portrait-  et sa mère, l’originalité de ce livre tient au fil ténu entre fiction et réalité.
  • La haine de la famille (nouvelle fenêtre) de Catherine Cusset. Chaque portrait est en roman indépendant mais tous sont reliés entre eux, là aussi entre haine et amour. Une famille, en somme, avec toutes ses difficultés relationnelles, ses conflits de personnalités, ses incohérences, avec le poids de la haine contrebalancé par la force de l’amour. C’est intelligent et fluide.

 

  • Juste après la vague (nouvelle fenêtre) de Sandrine Collette. Une petite barque, seule sur l’océan en furie. Trois enfants isolés sur une île mangée par les flots. Un combat inouï pour la survie de la famille.  Thriller efficace et agréable.
  • Les accommodements raisonnables (nouvelle fenêtre) de Jean-Paul Dubois. Ici il est question d’un père perdu, d’une épouse endormie, d’enfants qui s’éloignent de lui, d’une maîtresse fantasque. Tragique et drôle, jetant sur son époque un regard lucide, ce livre de la maturité garde néanmoins le charme des héros de Jean-Paul Dubois, éternels adolescents écartelés entre leur amour de la vie et leur sens aigu de la culpabilité.
  • Les pêcheurs (nouvelle fenêtre) d’Obioma Chigozie. Ce premier roman au charme indéniable relate la descente aux enfers longue et inexorable d’une famille Nigériane. Le style puissant et le thème universel fascinent par leur maîtrise.
  • A l’orée du verger (nouvelle fenêtre) de Tracy Chevalier. Ce roman nous plonge dans l’histoire des pionniers et du commerce des arbres Millénaires de Californie. L’écrit est clair et précis et il nous emporte avec un grand plaisir dans une traversée du Nouveau monde encore sauvage qui nous permet de rencontrer la famille Goodnough.
  • L’Île des oubliés (nouvelle fenêtre) de Victoria Hislop. Une histoire émouvante qui nous entraîne sur l’île des lépreux en Crête, entre découverte d’un pays et secrets de famille. C’est une oeuvre singulière sur l’importance des racines.

  • Middlesex (nouvelle fenêtre) de Jeffrey Eugenides. Une famille Grecque quitte la Turquie dans le drame et la misère… On frise la chronique sociale, L’Histoire, le roman d’apprentissage, la clownerie. L’écriture est prenante, pleine d’humanité, très agréable pour traiter le thème non évident de l’hermaphrodisme.
  • La Saga des Neshov (nouvelle fenêtre)1er tome : la terre des mensonges d’Anne Birkefeld Ragde ( cette saga se décline en 3 tomes). C’est un roman puissant qui ménage du suspense. Torunn, l’unique petite-fille, se retrouve pour la première fois en confrontation avec les drames secrets de sa famille, Chacun tente de s’épanouir et essaye de trouver sa place. Mais peu à peu, il apparaît que le passé ne peut être corrigé : ce qui n’a pas été dit et fait avant ne se répare pas, quoi qu’on tente. Des cicatrices resteront gravées dans l’histoire de tous ces personnages.
  • Les souvenirs (nouvelle fenêtre) de David Foenkinos. Avec une ironie douce-amère l’auteur traite des souvenirs qui ponctuent la vie, graves, touchants, comiques, absurdes.
  • Rien ne s’oppose à la nuit (nouvelle fenêtre) de Delphine de Vigan. L’auteur brosse le portrait de sa mère, et de sa famille, remontant les souvenirs comme on remonte un fleuve, avec ce qu’ils charrient de bon et de mauvais. Portrait de l’intime et durée, c’est un récit très touchant, humble et vivant.
  • Mon père (nouvelle fenêtre) de Grégoire Delacourt. C’est le récit d’une famille qui est tendue vers Edouard, dont on attend beaucoup, déclaré prodige de la famille grâce à un poème écrit précocement. C’est une livre à l’ironie triste qui se lit avec émotion et tendresse.

Prochainement sur Liseur  : Histoire de familles (3ème et dernière partie)

Histoires de famille (1ère partie)

25 Avr

Le thème de la famille est très souvent évoqué dans la littérature, au travers des représentations qui en sont données, ainsi que des relations entre les personnages et leurs différents membres. Du plus classique au plus actuel, vous trouverez dans votre Médiathèque un panel large de romans sur ce sujet.

Les thèmes déclinés peuvent être : les relations parents-enfants, l’adoption, l’abandon, la famille nombreuse, l’absence, la mort d’un parent, d’un enfant, la famille recomposée, la famille choisie, les grands-parents, les générations, la généalogie, les conflits, la maltraitance, les secrets de famille, les héritages, les ruptures, l’aspect culturel des relations familiales, les attentes des parents par rapport aux enfants, les parents super héros ou dévalorisés, le chef de famille, la fratrie etc…

Il peut aussi être question d’éducation, d’affection, de transmission mais aussi de conjugalité, de filiation, de parenté et de choses plus compliquées encore, plus enfouies, plus feutrées, indicibles : la rivalité, la haine, l’oubli, la souffrance, l’inceste, le refoulé. Finalement, tout a toujours été dit sur les familles depuis Sophocle et jusqu’a Freud ( nouvelle fenêtre). 

La famille se décline aussi dans toutes les langues avec une richesse infinie  à la lumière de la mythologie, de la sociologie, de la psychologie, de la génétique et de l’imaginaire individuel de chaque écrivain.

Voici maintenant quelques incontournables :

Les Thibault (nouvelle fenêtre) de Roger Martin du Gard  : une œuvre qui se décline en 8 tomes et décrit le destin de deux familles bourgeoises dans la France de la Belle époque et qui va petit à petit sombrer dans le 1er conflit mondial. Ce roman est héritier d’un réalisme littéraire qui cherche à donner à voir au lecteur une réalité objective mais vivante dans un monde marqué par les clivages des classes sociales et des confessions religieuses.

Souvenirs d’enfance, la gloire de mon père (nouvelle fenêtre) de Marcel Pagnol. Dans ces Souvenirs d’enfance déclinés en 4 tomes, l’auteur redonne vie aux êtres chers qui l’ont entouré durant ses jeunes années. C’est le livre d’une initiation, le rêve d’une vie marquée par l’amour familial, la droiture d’un père poussée à son paroxysme, des décors somptueux , des moments d’une rare félicité, un premier amour, des joies partagées, une amitié rare… Et puis l’écriture somptueuse de simplicité de Marcel Pagnol.

Une vie (nouvelle fenêtre) de Guy de Maupassant . En cette fin de XIXème siècle, l’auteur prolixe livre son analyse de la noblesse de terre, dans sa Normandie si chère. Et la vie dont il s’agit, celle de Jeanne le Perthuis des Vauds, fille de bonne famille, de sa sortie du couvent du Sacré-Cœur aux vieux jours, enfin apaisée. C’est aussi une vie d’un mariage raté. Le style est tout en douceur, on glisse sur les mots comme dans une barque tranquille.
Ou par exemple Pierre et Jean (nouvelle fenêtre) : cette œuvre traite de l’hérédité, de la petite bourgeoisie et des problèmes de famille liés à l’argent. Ainsi va l’histoire de deux frères au traitement différencié au sein d’une même famille…

La guerre et la paix (nouvelle fenêtre) de Léon Tolstoi. Toute l’histoire se concentre autour de deux grandes familles, les Rostov et les Bolkonski, deux familles d’aristocrates qui vont être impliquées de près ou de loin dans les orages de la guerre. Autour d’elles gravitent une kyrielle de personnages secondaires qui illustrent une quantité de profils humains. Voici un livre plein de contradictions, entre fierté patriotique et individualisme, entre sens de l’État et sens de la famille, entre libre-arbitre et déterminisme, et tant d’autres contradictions apparentes que nous passons chaque jour de notre vie à tenter de résoudre. C’est un livre où chacun peut se retrouver…

Les Rougon-Macquart (nouvelle fenêtre). Émile Zola constitue une fresque de 20 romans inspirés de la Comédie Humaine de Balzac, ayant pour but d’étudier l’influence des conditions sociales sur l’Homme et les tares héréditaires d’une famille. Cela commence par la famille des Rougon, commerçants de la petite bourgeoisie. Plutôt alcooliques, les Macquart sont plus proches de la terre. Ces deux branches vont fusionner et donner naissance à différents protagonistes que l’auteur placera dans différentes situations. Cela donnera de nombreux chefs-d’œuvre, parmi eux Germinal (nouvelle fenêtre) extrêmement documenté ou La bête humaine (nouvelle fenêtre) qui fait figure de thriller avant la date.

Sans famille (nouvelle fenêtre)  d’Hector Malot ou le destin de Rémi, l’enfant trouvé, recueilli par la mère Barberin, vendu au plus grand chanteur d’Italie et qui aura une vie pleine de péripéties. Moraliste discret, Hector Malot apporte un soin tout particulier à camper ses personnages. Son imagination prend appui sur le réel même si parfois l’invention serait plus facile.  Appartenant pleinement à la littérature de ce XIXe siècle qui a découvert un nouveau domaine d’investigation, les «sciences sociales», Hector Malot restitue son époque avec sobriété.

La littérature de la première moitié du XXe tente de cerner les enjeux contemporains et cherche quel peut être le sens de l’existenceElle est philosophique et humaniste parce qu’elle fait de l’homme le centre de ses préoccupations. Cependant, elle ne se contente pas d’expliquer et l’écrivain est souvent amené à prendre position. On parle de « littérature engagée ». La forme littéraire la plus utilisée est le roman. Ceux qui traitent de la famille n’y échappent pas et offrent un sujet romanesque intéressant, une manière de raconter dans un espace à priori clos et sécurisant.

Un barrage contre le Pacifique (nouvelle fenêtre) de Marguerite Duras. Une mère et ses enfants vivent aux limites de la société coloniale et aux abords immédiats des villages où tentent de survivre les Indochinois dans un dénuement absolu et à la merci de toutes les maladies, de la cruauté des tigres et de la force aveugle et meurtrière des marées de l’océan. L’auteur y fait preuve d’une technique romanesque aboutie avec du rythme et du souffle.

La promesse de l’aube (nouvelle fenêtre) de Romain Gary. Le narrateur raconte son enfance en Russie, en Pologne puis à Nice, le luxe et la pauvreté qu’il a connus tour à tour, son dur apprentissage d’aviateur. Il est perpétuellement question de l’amour inconditionnel que Roman voue à sa mère. C’est exprimé avec tendresse, sensibilité clairvoyance et humour. Un roman très émouvant.

Enfance (nouvelle fenêtre) de Nathalie Sarraute : une enfance passée en Russie, en Suisse, en France dans une famille recomposée… Un dialogue permanent entre l’auteur et l’enfant qu’elle était, son double ne cessant de la rabrouer. Une fillette ballottée entre un père et une mère qui ne s’entendent pas. C’est une œuvre d’une grande sensibilité, un livre-phare transformé en véritable quête de l’indicible.

 

Prochainement dans Liseur : dans Histoires de famille (2ème partie) pour y découvrir des romans contemporains sur la famille.